Par Marcel Czermak
Texte édité en 1998 dans l’ouvrage Patronymies, reproduit ici avec l’aimable autorisation de l’auteur
D’où parlons-nous [1] ? De ce lieu que nous avons eu, aussi bien à l’hôpital Henri-Rousselle du centre hospitalier Sainte-Anne, qu’au sein du mouvement psychanalytique, et spécialement de l’Associationlacanienne internationale, de devoir soigner, analyser, enseigner, organiser, voyager, écrire. Nous avons eu l’occasion de participer à des crises graves du mouvement psychanalytique, comme d’assister au dépeçage de Henri-Rousselle, réalisé sous nos yeux par une partie de ceux-là mêmes qui avaient charge de sonexistence ou qui auraient dû le protéger. L’hôpital Henri-Rousselle est devenu « centre » Henri-Rousselle, dépouillé de toute latitude et – dans l’organigramme administratif – dénommé SM 22 [2]. Beau signifiant qu’un numéro ! Opération réalisée « au nom », non pas de Henri-Rousselle, l’un des fleurons de la vie psychiatrique française, mais de normes et de ratios étrangers à la pertinence requise par le progrès des soins, de l’enseignement et de la recherche, soutenus d’aigres jalousies. Des fois qu’Henri-Rousselle aurait fait de l’ombre… Mais on ne tue pas les symboles aussi facilement que les choses. Il y a des liquidations qui prennent force de symbole.
Il faut plusieurs générations pour former des praticiens à la hauteur – et Henri-Rousselle s’honore de ce que nombre de chefs de service psychiatrique en France comme à l’étranger soient issus de son sein, comme également nombre de responsables des grandes institutions psychanalytiques – mais les destructions vont vite. Spécialement quand cette formation passe par la voie artisanale du compagnonnage, qui est la nôtre, car nous sommes moins des savants que des sachant-faire. La discipline de l’artisan échappe le plus souvent aux traités et manuels. Elle figure plutôt dans les Mémoires des praticiens, hélas souvent retraités ! On en trouvera la trace trop discrète dans ce recueil, comme de membres des équipages qui furent sur le pont.
Dans son « Petit discours aux psychiatres », Lacan évoquait sa thèse comme le dernier anneau, après ceux de Clérambault, ajouté à la clinique. Nous en avions déjà, dans les Passions de l’objet, rajouté ou éclairé quelques-uns. Encore fallait-il s’en apercevoir : mais comment s’en apercevoir quand les spécialistes d’une discipline ignorent leur savoir propre comme son objet ? Nous l’avons fait avec les outils de la psychanalyse. Dans ce recueil, nous en avons amené quelques autres, qui ne se laisseront pas aisément capturer par les DSM [3] passés et à venir.
Il y a une École française de psychiatrie, de haute tradition, de laquelle les psychanalystes – comme les psychiatres – se sont pour la plupart détournés, cédant sur les difficultés de l’expérience. Un jour que nous disions à Lacan, après l’inter rogatoire d’un patient : « Vous travaillez dans un classicisme extrême », il nous répondit : « C’est bien vrai, mais peu s’en rendent compte. » Il connaissait bien la différence de l’artisan et de l’artiste. Le premier opère à l’intérieur de normes, qu’il reproduit, le second déborde ces normes pour en délinéer de nouvelles. Avec d’autres, nous estimons avoir maintenu le fer de cette tradition au feu.
Nous sommes tenus, concernant la psychiatrie actuelle, à un lourd constat, qui n’apprendra que peu à ceux qui ont à en connaître et restent assez lucides en ne s’obnubilant pas sur le service, à courte vue, des Biens. Nos attendus sont graves, et nous les plaçons en exergue, en raison de la mise sous tutelle de la discipline et de l’exercice de la psychiatrie :
> Rôle de grand-prêtre fantaisiste, sous le masque du sérieux, d’un ministère de la Santé dont les difficultés spécifiques sont rabattues sur le discours courant. Il est malheureux que ce ministère n’ait jamais excité nos élites intellectuelles.
> Des chefs de service ravalés, de fine fleur de la médecine qu’ils devraient être, au rang de sous-chefs de bureau supervisés par de vrais chefs de bureau. » Nous devons faire comprendre aux médecins que nous faisons le même métier « , avons-nous même lu sous la plume d’un directeur d’hôpital.
> Multiplication par des bandelettes (lois, décrets, arrêtés, circulaires, notes de service qui s’accumulent au point d’être régulièrement jetées à la poubelle) des contraintes et rigidités cependant que – au nom d’un fantasme panique d’imagination inventive transformé en commandement – on demande aux personnels de se débrouiller avec « rien », en dilapidant le capital de savoir-faire et d’expérience intellectuelle de haute volée du pays : momification de la pratique et de la créativité, car il suffit d’être « en conformité ».
> Limitation (c’est-à-dire réduction chiffrée) des personnels, lits et activités, « reconversions » et « redéploiements ».
> « Stimulations » par des injonctions de plus en plus tatillonnes, adossées à des recommandations boursouflées : « conférences de consensus », « références médicales opposables », « codes de bonne conduite » à l’usage des praticiens, « recommandations » qui cachent mal leur fin d’impératifs voilés.
> Installation d’une double hiérarchie, verticale, parallèle, médicale et infirmière, qui fait des infirmiers les commissaires politiques des praticiens simultanément à l’installation d’une instance « non hiérarchique » transversale qu’est le « conseil de service ».
> Engagement des personnels dans des » projets de service » qui ne sont que les engagements par ces » conseils de service » démagogiquement établis, à gérer leur propre dé- et disqualification, tout en en étant tenus pour responsables.
> Apparition, de suppléances multiples à la défection du service public par la prolifération d’associations de type loi de 1901 en dérivation sur les services hospitaliers (sinon leur activité va au ruisseau) mais o√π la responsabilité directe financière, civile, pénale – est celle de ceux qui s’y engagent, presque sans garantie administrative.
> Vaste assortiment de contrôles multiples par des vérificateurs ( » évaluateurs « , dira-t-on en langage soft) tantôt officiels, tantôt occultes, tantôt publics, tantôt privés, au point que certains praticiens en viennent eux-mêmes à s’identifier à ce type de fonction.
> Effectuation ainsi, par voie de cléricature administrative, de la mise en déréliction contrôlée d’un pan entier de l’activité d’un pays qui y fut au premier plan, avec les effets consécutifs sur les patients (sait-on, dans le public, qu’un tiers des malades, en France, sont des malades mentaux ?).
Cet arsenal soumet les professionnels en difficulté avec leurs patients à des contraintes superfétatoires, des complications inutiles qui ne font pas avancer d’un pas la solution aux vraies questions : qu’est-ce qu’un être parlant ?
Qu’est-ce qu’un fou ? Quelles sont et jusqu’à quel point nos déterminations langagières, jusques et y compris dans leur tréfonds biologique ? En attendant le transfert – ce furet dont tous se gobergent – en prend un coup sérieux, pas prévu par les textes.
Nous avons vu disparaître des activités éminentes reléguées au second plan, derrière la mise en place d’un Jardin « hospitalier » à la française, de carton-pâte, cachant un bric-à-brac potager. Nous avons vu saboter les meilleurs lignages, les meilleurs creusets sous le couvert d’un « il faut se parler » et « le même langage », « il faut s’entendre », formulés par des malins, ou des ignorants qui ne veulent rien savoir de ce que la conflictualité des discours soit la condition même de leur vitalité. Mais malice et ignorance sont sœurs. Alors, cette conflictualité celée fait retour, chez les praticiens eux-mêmes, sous la forme de brigues et intrigues honteuses et exténuantes. C’est donc d’une atmosphère de sauve-qui-peut que nous parlons : chacun pour soi, avec les coups fourrés concomitants.
La loi hospitalière à subordonné les médecins hospitaliers à leur directeur administratif. Pourquoi pas ? Mais l’un des articles dispose : « Dans le respect de la déontologie. ». En clair, le discours du praticien n’est pas celui de la gestion et de l’économie. Il n’a pas seulement à être respecté mais à se faire respecter : c’est le discours d’une déontologie propre, raison pour laquelle les médecins hospitaliers ne sont pas des fonctionnaires, mais des agents permanents contractuels de l’État. Statut unique, puisqu’il leur confère un devoir de parole et, éventuellement, de résistance et d’Insubordination lié à leur discours propre. Ces devoirs et ces droits leur sont reconnus par la loi.
La politique essentiellement économétrique du ministère de la Santé a comme effet non pas que « les hôpitaux vont dans le mur » comme l’a déclaré un élu, ancien directeur des hôpitaux, qui s’y connaît, mais qu’ils y sont déjà. Avec l’aide de praticiens qui ont mis la main à la pâte, en tâchant de « s’entendre » pour limiter les dégâts, moyennant quoi ils n’étaient que des fossoyeurs s’imaginant qu’ils tiraient leur épingle du jeu de la mort.
Les tribunaux l’ont bien compris qui, dans l’affaire du sang contaminé, ont repéré que certains protagonistes responsables avaient abandonné leur discours propre au profit de considérations économiques. Ils ont même dû rappeler qu’un serment est un serment. On comprend alors la colère d’autres protagonistes.
Mais la colère est généralement mal vue. Les juristes professent souvent que « celui qui se met en colère a tort ». On oublie simplement que la colère est un affect qui souvent vise les places quand elles ne sont plus occupées comme elles le doivent. Nous n’avons rien contre la colère et ne professons aucun idéal d’impassibilité et de détachement du monde devant ce qui se perpètre à l’encontre de la vie. Un certain Moïse s’est mis un jour en colère et, fracassant des Tables, a produit quelques effets : sa colère procédant de ce que les Commandements, que Lacan a qualifiés de « Lois de la parole », n’étaient plus respectés. Et si la « famille » comme l’a déclaré – in abstracto – un ministre de la Santé, est « la valeur-refuge » qui guide notre politique, on n’hésitera sans doute pas, un jour, à la coter en Bourse, avec les OPA bien connues des citoyens investisseurs. « Freud et Simone de Beauvoir se sont trompés », déclarait dans un hebdomadaire le même ministre. Nous ignorions qu’ils eussent eu une liaison. En attendant, il nous promit la mise en place de commissions pour faciliter la recherche clinique. Prenons le pan de dire qu’il n’en sortira rien : pour chercher, pour trouver, il faut simplement – dans notre discipline – la réflexion du praticien avec ses patients, du papier, un stylo et les conditions aussi bien morales que subjectives de compagnonnage qui donnent chance à ceux qui ont qualité de pouvoir le manifester. Aucune invention, aucune découverte, en dedans des conditions qui les empêchent. Il faut, comme dans la lunule des cercles d’Euler, être à la fois dedans et dehors. Dédoublé et divisé, mais sur le même bord qui est une seule surface. Rien à attendre de l’Un-stitution.
Si le réel est effet des discours qui le produisent, quel réel peut être celui des psychiatres qui n’est pas celui de l’Administration ? À défaut de le savoir, eux-mêmes confondent clinique et gestion, voire manipulation, y trouvant alors un réel qui les tourne en dérision. Un haut responsable de la Santé a pu dire publiquement dans une vaste réunion de spécialistes : « Les psychiatres ne sont pas crédibles. » Lacan avait pu écrire : « Nous n’avons pas d’autre choix que d’affronter la vérité ou de nous disqualifier. »
Comment ose-t-on actuellement parler « d’hôpital-entreprise », haubanné, par les soins du marketing, d’une « culture d’entreprise », qui n’est – pour parler comme Cyrano de Bergerac – qu’une culture de petits grands hommes dans un cercle ?
Toutes les considérations qui précèdent valent, pas seulement pour l’état actuel de la psychiatrie, mais presque autant pour tous les secteurs de la vie publique, découlant d’une commune subjectivité du temps. L’inconscient, c’est le social, et un social féroce. Son noyau dur, loin d’être privatisable, est collectif, même s’il est dissimulé, camouflé, tombé dans les dessous.
D’avoir à en connaître et d’avoir à dire ce qu’il y a ne rend pas le psychanalyste, qui est également un citoyen aux responsabilités propres, très sympathique. On s’étonnera même de la confiance que lui font ses patients. Mais la confiance n’est pas la sympathie, et la figure du psychanalyste est plutôt antipathique car elle présentifie la cruauté de l’Inconscient qui parle, parle fort en nous sans que nous ayons la moindre idée de ce que « ça » dit.
Nous savons que l’université, comme la science, sont passées avec armes et bagages au service du maître moderne. Nombre de psychanalystes y sont également prêts, comme à une psychanalyse prêt-à-porter, qui risque fort de la faire parfaitement balayer. Du moins, ceux qui la portent authentiquement auront-ils, devant eux, de beaux jours que l’on peut facilement prédire.
Car la science est notre intime, nous en recueillons tous les jours les effets. Ils sont inabordables par les moyens de la science elle-même, d’autant que c’est le plus souvent le sujet forclos de la science qui vient se plaindre à nous. On peut considérer que les DSM divers qui ont inondé la psychiatrie mondiale sont à divers titres une réponse à ces effets, qu’ils aggravent : devant une question aussi sérieuse, et faute d’y pouvoir répondre adéquatement, ils y parent par une extraordinaire pétition de principe d’ a-théoricité qu’aucun scientifique sérieux, sur son terrain propre, n’oserait tenir. Singerie conceptuelle qui fait produire les fameuses conférences dites de consensus, ce qui, dans notre champ, n’est qu’une lâcheté et une entourloupe. À titre d’exemple élémentaire, prenons les formules de départ : l’inconscient est structuré comme un langage, le langage est la condition de l’inconscient, le signifiant représente le sujet pour un autre signifiant. Selon que l’on y adhère ou pas, on fabriquera des disciplines sans aucun consensus, et des pratiques parfaitement_ hétérogènes. Et aucun sens commun ne viendra les pallier, serait-ce sous la forme .de manuels diagnostiques a-théoriquement binaires organisés sur le mode de questions à choix multiples, là où c’est – dans le langage – le nouage du fait clinique et du fait social qui est réalisé.
Ils ont d’ores et déjà affaire au refoulement massif de la psychanalyse, comme de ce que Lacan a pu apporter. La presse en témoigne par la hauteur des vues dont elle se fait l’écho, oublieuse que la psychanalyse est a-consensuelle. C’est là la différence entre une éthique et une morale. Sans cette différence, pas d’autres choix que : les tribunaux ou la psychanalyse. ,
Ce refoulement massif s’effectue au profit des valeurs du marché, le vrai Maître, et camouflé par les valeurs sentimentales par lesquelles la pilule se gobe.
Il est des zones psychanalytiqu.es où la leçon, bien assimilée et pratiquée, a produit le tarissement des avancées au profit des cercles d’acier commerciaux et multinationaux. Dans d’autres, on prétend dépasser les concepts de Lacan avant d’y être vraiment entré. Ailleurs, la richesse de la production n’atteint pas la reconnaissance, par dispersion dans des publications confidentielles, mal diffusées.
Il est clair que l’obnubilation sur le service des biens ne peut rien transmettre, si ce n’est le pire. Atmosphère de crise, de marchés occultes, déloyautés de principe, diffamations lâches, coups fourrés et _faire-valoir d’artifice substitués à la praxis. Dans ce que nous qualifiions d’atmosphère de sauve-qui- peut, le courage risque fort de ne pouvoir soutenir nulle éthique, ramenée au niveau zéro de la pratique. Mais, comme le faisait justement remarquer · Lacan, le zéro n’est pas le rien qui, lui, est un objet comme dans l’anorexie : où le je mange « rien » est désormais achetable et vendable, avec plus-value chiffrable de surcroît. Le zéro vend « rien », mais il achète les corps. Les qualifiera-t-on de vendus ?
Contrairement à Clausewitz dont on nous a ressassé l’aphorisme : « La guerre, comme continuation de la politique par d’autres moyens », nous prétendrions plutôt que – la guerre étant l’état ordinaire de l’humanité – la politique comme la démocratie n’en sont que la continuation par des moyens dits « civils ».
Nous avons donc repris cette question de la transmission. « Ce que la Psychanalyse enseigne, comment l’enseigner ? », questionnait Lacan. Et spécialement en nous demandant – sachant que notre discipline est toujours prise dans l’actualité et que nul n’enseigne sub species aetermitatis – sur quoi, actuellement, se règlent ceux que nous avons à former comme ce qui leur fait exemple. Nous avons, dans ce qui précède, relevé une partie du terrain, en restant en deçà de la main.
En 1992, à la suite d’un décret de juillet du ministère a la Santé, une circulaire adressée aux praticiens hospitaliers de l’établissement où nous exerçons, demandait aux médecins – dont ce n’est pas la tâche – de s’assurer, préalablement à une admission, de la couverture sociale des patients afin d’éviter que ne s’accumule la dette, notamment celle des pays « insolvables ». Leur attention était attirée sur la nécessité de « la réintégration du produit hospitalier », c’est-à-dire le recouvrement des impayés. Nous savons ce que parler veut dire, et comme tout cela était bien dit …
Il fallut à l’époque un éclat, sous forme d’enquête dans les hôpitaux, par Médecins sans frontières (il ne vint pas des praticiens hospitaliers eux-mêmes) pour produire, sur ce point, quelques vagues en haut lieu.
Ce livre est également un « produit hospitalier », dû à la psychanalyse. Au train où vont les choses, nous doutons fort que l’on nous demande de le réintégrer. Le cadavre de Georges Daumezon, mort un dimanche où nous le suppléions, n’était pas encore froid que, dans l’une de ces petites réunions préfabriquées si en vogue dans nos milieux, certains me disaient, consensuellement, sous le couvert de protéger Henri-Rousselle : « Tu ne fais plus partie des nôtres. » Rien de plus juste. Nous avons une autre prise, la mauvaise, étymologiquement : une méprise. Antipathique de surcroît. Mais les meilleurs de nos Maîtres le furent, antipathiques : ils étaient contre le pathos, et leur sentiment ne les portait pas à cultiver la souffrance. Ils étaient a-pathétiques, et préféraient que l’audace rigoureuse du clinicien ne cède en rien à celle du savant marin. .
D’où notre titre, en hommage à des hommes qui savaient ce qu’est un trou générationnel, une absence de transmission, une relève bâclée et qui, pour préparer leur mort, ne passaient pas à côté de leur vie.
Références
[1] En 1998, je comptais introduire les Patronymies avec le texte qui suit. Les contraintes éditoriales me « conduisirent » à le garder en réserve, même si je ne me suis pas dispensé de le marteler en public auprès de divers auditoires. A la relecture, il m’apparaît que le produire en conclusion vaut le coup, l’actualité étant ce qu’elle est.
[2] SM 22 : Vingt-deuxième secteur de santé mentale, actuellement SM 15
[3] Manuel statistique diagnostique, élaboré aux États-Unis