Psychanalyse psychiatrie 2.0 : Editorial
par Luc Sibony
Que diable sommes nous allés nous frotter à l’automatisme mental ?!
La pente contemporaine de la psychopathologie vers un prétendu athéorisme induit un basculement dans une méconnaissance ordinaire du savoir clinique.
C’est ainsi que l’automatisme mental, acquisition de l’école française de psychiatrie, est aujourd’hui noyé dans le registre des hallucinations acoustico-verbales, demeurant à l’état d’expression psychiatrique commune vidée de sa substance, ce qui se traduit dans les faits par une déperdition et un ratage clinique.
Voilà pourquoi, ce qui devait être nommé « Syndrome de Clérambault » (en fait c’est l’érotomanie qui a retenu cette nomination) requiert aujourd’hui, peut-être plus que toute autre entité clinique issue du champ des psychoses, notre attention.
L’étude dont nous témoignons ici et qui se prolongera lors de nos journées d’octobre prochain, examine rigoureusement comment l’automatisme mental est un fait de structure et quels sont les effets d’une telle affirmation.
Voici donc un pas de plus vers l’établissement d’une psychiatrie éclairée par la psychanalyse et l’étude des faits de structure, une psychiatrie lacanienne, une psychiatrie 2.0.
Ce quatrième numéro de notre Journal de Bord vous propose donc un texte inédit, rassemblant les leçons données par Marcel Czermak sur l’automatisme mental à la section clinique de l’Université de Vincennes. En complément de ce texte, un article d’Eva-Marie Golder explore les modalités de l’automatisme mental dans la clinique de l’enfant. Notre rubrique A.L.I.énistes fait écho à cette étude en présentant un article de de Clérambault qui a l’appui d’une observation d’enfant, interroge cette question. Nous inaugurerons également une série d’escales chez nos collègues de l’étranger ; cette fois-ci en Equateur.
Rendez-vous en octobre…
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