Est-ce bien vrai Marcel? Vous n’êtes plus là?
Vous vous êtes arrêté, m’a-t-on dit. Et à Sainte Anne. Ça vous ressemble tellement!
Je vous parle en français, parfois en espagnol désormais.
Je regarde la mer, l’océan Pacifique et je me demande si vous naviguez quelque part dans ces eaux-là.
Qu’est-ce qu’on saît? Qu’est-ce que je sais?
Le trou qui reste après votre départ.
La richesse aussi que vous nous avez legué.
C’est si difficile de parler de vous au passé pour de vrai, cette fois-ci. Récemment j’ai eu à écrire sur vous pour un numéro spécial de la revue La clinique lacanienne dedié au parcours de l’École de Sainte Anne. Lorsque j’écrivais mon texte j’avais l’impression par moments que je parlais de vous comme si vous n’étiez plus là, alors je m’empressais d’ajouter une phrase ou quelques mots pour marquer que vous étiez encore parmi nous et que nous vous attendions au Chili pour continuer nos dialogues. Et maintenant? Silence. Silence.
Le trésor des signifiants que j’ai récolté auprès de vous m’accompagne depuis longtemps. Il me soutiendra toujours: courage, prudence (tendresse), rigueur (finesse, clarté). “Regardez ce qu’il y a”.
L’oeil. L’ouïe. Vos mains aussi. Vous parliez avec vos mains. Gestes de marin, de fumeur? Elle a été si bien choisie votre photo le lendemain de votre décès sur le site de votre École! Vous vous envolez avec votre regard (vers où?) et vos mains.
Ah Marcel, votre joie de vivre (deuxième photo dans votre site). Et l’importance que vous attachiez à l’amitié. Tant que vous avez été en vie, vous avez vécu! Sensibilité, voire fragilité et force se donnant la main dignement.
Bon, avec vous il ne fallait pas trop parler. Il me reste encore beaucoup à apprendre de ce que vous nous avez transmis. Je continuerai ce travail. Promis.
Marcelito, me despido de usted muy agradecida.
Vous dites que vous vous êtes arrêté. Pourtant je vous souhaite bon voyage.