Qu’attendre d’un psychanalyste dans le champ des psychoses ?
Ces journées d’étude seront les premières organisées par l’École Psychanalytique de Sainte- Anne depuis la disparition de Marcel Czermak en juin 2021. Elles seront l’occasion de lui rendre hommage en reprenant la question qu’il nous a léguée : Qu’attendre d’un psychanalyste dans le champ des psychoses ?
Puisqu’on ne pose de questions que là où on a déjà un bout de la réponse, il nous avait livré la sienne en octobre 2020, lors de la séance d’ouverture des enseignements de l’école : Ce que l’on peut attendre d’un psychanalyste dans le champ des psychoses ? « Rien » nous avait-il dit. Cette réponse, à première vue surprenante, ne confirme ni la suspicion de Freud à l’égard du traitement psychanalytique des psychoses ni une lecture lacanienne disciplinée de l’analyste en position d’objet petit a.
Elle vient essentiellement nous prévenir, comme le rappelait régulièrement Jorge Cacho, que l’attente n’est pas l’espoir.
La question posée – loin des registres liés à l’efficacité et à la fureur thérapeutique – n’est donc pas celle de savoir ce que l’on peut espérer d’un psychanalyste dans le champ des psychoses mais se situe plutôt du côté de la surprise, et donc du réel : Nous pouvons attendre d’un psychanalyste rien…d’attendu.
Ces nouvelles journées d’étude, essentiellement articulées à l’exercice du trait du cas, seront ainsi l’occasion d’une mise au travail d’éventuelles trouvailles cliniques.
En écho à la question posée par nos journées d’étude, Marcel Czermak partageait régulièrement cette autre interrogation avec ses élèves : Qu’avait- il bien pu faire pendant toutes ces années en psychiatrie ? N’avait-il été, selon son expression, qu’un « ectoplasme dans ce milieu » ?
Le maintien du lien entre psychanalyse et psychiatrie paraît pourtant aujourd’hui le seul moyen d’éviter de voir – sous l’appellation de neurosciences – réduire la psychiatrie au champ de la neurologie et assimiler la folie au registre d’une erreur à corriger.
Se pose ainsi une nouvelle question, celle du prix subjectif que l’analyste paye à se situer dans ce champ.
Programme
Samedi 08 juin
Matinée
Président : Jean-Jacques Tyszler
Discutant : Geneviève Nusinovici
9h15-9h45 Introduction aux journées : Édouard Bertaud
9h45-11h00 Trait du cas : “Un homme délivré” Christel Goulier et Charlotte Bayat
Pause
11h15-12h30 Trait du cas : “Je parle dans un dictaphone” Coline Berry et Philippe Azoury
Après-midi
Président : Raphaël Tyranowski
Discutant : Etienne Oldenhove
14h30-15h45 Trait du cas : “Monsieur L’accablé : une clinique du paquet” Sabine Chollet et Alexandre Nazarian
Pause
16h-17h30 Intervention théorique et table ronde : Qu’attendre d’un psychanalyste dans le champ des psychoses ? Nicolas Dissez. Discutants: Clément Fromentin et Raphaël Tyranowski
Dimanche 09 juin
Matinée
Président : Édouard Bertaud
Discutante : Isabelle Tokpanou
9h15-9h45 Introduction à la journée : Quel continuum entre les psychoses de l’enfant
et les psychoses de l’adulte ? Jean-Jacques Tyszler
9h45-11h Trait du cas de l’enfant : “Tentative de création du monde en une heure de
temps” Eva-Marie Golder et Franck Benkimoun
Pause
11h15-12h30 Trait du cas : “A propos d’un cas de paraphrénie suivi en institution” Corinne Tyszler
Après-midi
Présidente : Corinne Tyszler
Discutant : Patrick Guyomard
14h30-15h45 Trait du cas : “J’ai l’impression de voir ce que les autres ne voient pas” Perline Roche et Lucas Grimberg
Pause
16h-17h30 Table ronde et conclusions : Quel prix devons-nous payer pour pouvoir soutenir une pratique avec des patients psychotiques ?
