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Philosémique...

Rapport moral 2019/2020, par Luc Sibony

Avec quelques camarades j’ai appris hier un nouveau mot – oui vous pouvez le constater « celui-là travaille à la dernière minute », sans le goût de l’angoisse dans la bouche, c’est moins drôle – ce nouveau mot c’est « antisémique ».

Ce terme m’a saisi tant il semble attraper avec exactitude ce à quoi nous avons à faire : la haine du sème, l’opération qui consiste à atomiser la langue, celle des gens, celle de la psychiatrie tout aussi bien, voire celle de la psychanalyse et la mettre au service d’une autre logique que celle du signifiant. Je vous laisserai nommer cette néo-logique, même si vous pourrez comprendre qu’elle a tout à voir avec ce dont Marcel Czermak nous instruit d’une « psychose sociale ».

l’instruction… parlons-en.

L’école Psychanalytique de Sainte-Anne à au moins trente ans. Depuis toutes ces années, ceux qui ont fréquenté ses bancs (je sais aujourd’hui il n’y a pas de bancs, mais faisons tout-comme) se sont livrés à une opération philosémique.

La clinique, la formation du clinicien ne suivent pas les pentes individuelles à moins de s’y abimer.
Nous tentons ici de procéder au relevé exact des coordonnées de la clinique de ses unités différentielles de signification et de transmission en tant qu’elle sont les manifestations radicales de la structure.

Je ne ferai pas ici le listing des catégories ainsi relevées, mais vous comprendrez que notre effort de ces deux dernières années a consisté à en tirer les conséquences.

Nous avons donc examiné, en Mars 2019, ce qu’il en était de la « Direction de la cure et (de) son opération dan sel champ des psychoses ». Nous nous sommes réunis à cette époque avec Yorgos Dimitriadis, Olivier Douville, Christiane Lacote, Solal Rabinowitch, Stéphane Thibierge, Alain Vanier et quelques autres.
Surgissant de cette réunion un « noûs » pour reprendre le terme d’Elsa qui nous a conduit en passant par cette catégorie du Nebenmensch à nous interroger sur « qu’attendre d’un psychanalyste dans le champ des psychoses ».

C’est cette ligne directrice qui conduit nos travaux depuis, malgré l’épidémie qui nous a obligé cette année à les tenir en distanciel.

Le séminaire du mercredi s’est donc métamorphosé en séminaire « déconfiné », saisissant cette dématérialisation forcée pour accueillir des collègues que le séminaire en présenciel n’avait plus accueilli depuis longtemps. Vous vous souvenez certainement de la discussion avec Jorge Cacho depuis San Sebastian en Espagne ou un peu plus loin avec Maria Elena Sota depuis Santiago du Chili.

Notre site internet nous a permis en cette période de soutenir une activité éditoriale intense pendant tout le confinement grâce à l’investissement de nombreux membres de l’école.

Le travail de Trait du Cas a fort heureusement pu être maintenu avec une audience plus restreinte et engagement de confidentialité, toujours pas voie dématérialisée.

Nous maintiendrons l’année qui vient notre activité sous forme « hybride » en nous appuyant pleinement sur les outils numériques – donc – et sur notre site internet qui recueillera – plus encore que par le passé – les retranscriptions ou captations de nos rencontres.
Nous nous efforcerons donc – autant que faire se peut – de maintenir donc des lieux où nous retrouver et d’où nous pourrons être en lien avec ceux qui ne peuvent/veulent s’y rendre. Les détails logistiques de nos rencontres seront précisées sur l’agenda du site. En l’absence de spécifications le mode de rencontre par défaut sera celui de la Visio-conférence sur la plateforme que vous utilisez actuellement.

Voilà camarades ces quelques mots qui valent pour rapport moral de notre école. Je passe la parole à notre trésorière Sabine Chollet avant de prendre l’ordre du jour.

Nous continuons le travail…