Journées des 9, 10 & 11 octobre 2015
Centre Hospitalier Sainte-Anne, Amphithéâtre Raymond Garcin
avec la participation de Jean-Paul Beaumont, Jean-Luc Cacciali, Pierre-Henri Castel , Marcel Czermak, Marc Darmon, Jean-Marc Faucher, Luc Faucher, Jean-Luc Ferretto, Françoise Gorog, Charles Melman, Geneviève Nusinovici, Etienne Oldenhove, Louis Sciara, Isabelle Tokpanou, Jean-Jacques Tyszler et quelques autres…
Qu’avons-nous retenu de l’automatisme mental cher à Gaétan Gatian de Clérambault ? Si ce syndrome reste ponctuellement cité dans les certificats médico-légaux, sa mention se réduit souvent au registre du commentaire des actes, c’est à dire à sa forme hallucinatoire la plus ample, là où le maître de l’Infirmerie avait décrit une marche progressive vers la xénopathie. Le syndrome est en effet supposé débuter par des phénomènes discrets concernant d’abord le registre de la pensée et n’impliquant pas au départ l’hallucination ce que Clérambault nommait petit automatisme mental, pour se déployer ensuite en un commentaire hallucinatoire permanent de la vie du sujet caractérisant le grand automatisme.
Dans un article intitulé La signification sémiologique de l’automatisme mental de Clérambault, paru en 1961, Georges Lanteri-Laura et Georges Daumézon soulignaient d’ailleurs que le cœur de la découverte du maitre de l’Infirmerie se situait plutôt au niveau du petit automatisme mental, dans la fonction de la pensée imposée, ce que les anciens nommaient hallucination psychique. Il s’agit en effet de pouvoir situer ce point de bascule des relations à l’Autre qui conduit le sujet à percevoir comme imposées des pensées qui le concernent au plus intime. Recevant, à la demande de Marcel Czermak, un patient atteint d’un automatisme mental lors d’une présentation clinique à Sainte-Anne, Jacques Lacan centrera d’ailleurs la position de ce patient autour de ce qu’il désignera comme un sinthome : ses paroles imposées. Il indiquera à cette occasion combien ce cas peut nous éclairer sur le caractère imposé de chacune de nos paroles. L’enjeu de ces journées, centrées sur la lecture de ce cas, sera ainsi de réinterroger la signification clinique de cet automatisme mental tout en soulignant combien son étude constitue une occasion d’en apprendre sur notre propre rapport au langage.
Il est vrai que la pratique quotidienne révèle une clinique de l’automatisme mental bien plus variée que le dogme élaboré par Clérambault ne pouvait le laisser supposer. L’étude de l’entretien de L’homme aux paroles imposées avec Jacques Lacan, comme l’article que Marcel Czermak lui a consacré, peuvent permettre de réinterroger ce dogme pour souligner que les formes sous lesquelles se présente cet automatisme mental constituent plutôt des tentatives d’insertion dans le langage pour qui s’en ressent comme progressivement exclu. Nos travaux s’attacheront à proposer une écriture topologique de cet effort pour retrouver une place dans le langage que constitue l’automatisme mental.
La participation à ces journées du mouvement des entendeurs de voix devrait pouvoir nous éclairer sur les aptitudes, mises en valeur par les membres de cette association, pour se réapproprier des phénomènes qui sont avant tout manifestations langagières.
Il est recommandé à tous les inscrits aux journées d’avoir lu l’entretien de l’homme aux paroles imposées avec Jacques Lacan, publié dans Patronymies de Marcel Czermak aux éditions Erès et sur le site de l’Ecole Psychanalytique de Sainte-Anne : epsaweb.fr
ouverture des inscriptions en septembre
auprès du secrétariat de l’Association Lacanienne Internationale
25, rue de Lille – 75 007 Paris – tél : + 33 1 42 60 14 43 – Courriel : secretariat@freud-lacan.com
gratuité pour le personnel du Centre Hospitalier Sainte-Anne, dans la mesure des places réservées.